OURAGAN SUR LE PORT

Dans la nuit du 27 au 28 décembre 1999 le port de La Rochelle-Pallice essuie une tempête, la plus violente de son histoire.
Elle occasionna de très nombreux dégâts sur les infrastructures du port et les habitations aux alentours.
Le coefficient de marée était de 77 ce jour là, la pleine mer à 20h44 pour une hauteur de 5,30 m, une surcote fut observé de 1,5 m.


CHRONOLOGIE.

  • 11h00, le vent commence à se lever avec 1m de creux, tant et si bien que les ouvriers de l'équipement du plan Polmar à l'entrée du port de La Rochelle arrêtent les opérations de posés en prévision de l'arrivée du mazout du pétrolier
  • 14h30, La force du vent s'amplifie après l'étale de pleine mer, venant d'ouest/sud-ouest il passe à 55 km/h avec des creux de 2m. Du port de plaisance des minimes, nous voyons passer, en direction des 2 tours de La Rochelle, 400 m de boudins avec comme ancre un corps mort de 6 tonnes, impossible d'intervenir avec nos moyens vu l'état de la mer. Par chance, le corps mort arrêtera la progression des flotteurs 7 à 800 m plus loin.
  • En fin d'après-midi, le vent force toujours et passe à l'ouest à 140 km/h atteignant des pointes de 203 km/h, la pression barométrique est alors à 956 hp.
  • 18h45 : et , remorqueurs du port, cassent leurs amarres dans le bassin à flot à l'ouverture des portes d'écluse. Ils dérivent jusqu'à l'alvéole 10 de la base sous-marine.
  • 19h00 : Le , chaland de débarquement du 519 iéme Régiment du train, dérive à l'entrée aval du sas dans sa partie sud, un remorqueur viendra le sortir de cette fâcheuse position avec du personnel militaire.
  • 19h30 : Le "60 LET OKTYABRYA", placé au môle 2 (milieu du quai est du môle d'escale), casse ses amarres et dérive sur le viaduc ou l'anse Saint Marc. Le bateau est pris en remorque et amené au mouillage à l'aide du radar de la capitainerie et d'un pilote.
  • 19h30 : navire céréalier immatriculé aux Antilles Néerlandaises venant de Rochefort, placé au quai Lombard depuis le 24/12, casse aussi au même moment ses amarres et dérive vers l'est sur le port de service ou il s'échoue après avoir détérioré : 2 pieux, 1 ponton flottant et un coin de quai. Un remorqueur le tire de cette position et le cargo mouille dans l'anse du port de Chef de baie, puis les ancres cèdent, il se retrouve sur le quai ou les lamaneurs interviennent pour l'amarrer. Il partira le 7/1/2000.
  • 19h30 : , drague aspiratrice du service maritime de l'équipement, casse ses amarres, disons plutôt la bitte d'amarrage est arrachée de sa , et elle s'introduit sous le sas couvert situé 10 m devant le navire, en coulant de petites embarcations et détruisant du service maritime. Le bateau s'engage jusqu'au niveau de la passerelle qui s'écrase et reste à ce niveau. Il a été impossible de passer une remorque ou de monter à bord avec les éléments déchaînés et dans l'obscurité. Un remorqueur réussit vers 1h30 à le ramener à son poste avec l'aide des lamaneurs et des marins du baliseur des phares et balises
  • A partir de 20h20 : A l'étale de pleine mer, le baromètre remonte, le vent faiblit légèrement.
  • 20h40 : immatriculé à Chypre venant de Leixoes, navire posté au quai céréalier Modéré Lombard le 25/12, il casse lui aussi ses amarres et dérive dans l'avant-port, il mouille son ancre et s'échoue par l'avant sans dommage. Un remorqueur le sortira, par l'arrière, de son échouage et l'amène à la jetée sud, la remorque se rompt et le navire touche la jetée le cap à l'est. Il pivote d'un demi-tour sur la jetée et recule sur le quai de chef de baie 1 ou est amarré le navire grumier l'"EPIC". L'"ELEONORE" l'accoste à 21h10 et recule entre L"EPIC et le "SCOTIA" ou les lamaneurs l'amarreront. Le "SCOTIA" signale que l'"ELEONORE" lui a touché l'avant. Il partira pour Marin le 4/2/2000.
  • 20h40 L' "ARGYROM", immatriculé à Chypre, accosté au poste 2 du bassin à flot (milieu du quai nord) le 24/12/1999, il casse ses amarres, il demande un remorqueur faute de pouvoir lui en fournir un, il traverse le bassin vers le sud et heurte, avec son étrave, le quai entre les bollards 26 et 27 du poste 9 (milieu du quai sud), 2 remorqueurs viennent le tirer de cette situation avec l'aide des lamaneurs.
  • 2h00 Le vent se calme à 65km/h.

  • Durant la nuit, la mer a provoqué une brèche dans protégeant de Chef de Baie, les bateaux casseront leurs amarres, les pontons céderont et s'échoueront.
  • Sur le site de Chef de Baie (commerce), est renversé.
  • Au môle d'escale, une bonne partie du est détruite, le toit s'écroule sur les marchandises.
  • Les paquets de mer soulèvent du viaduc du môle d'escale.
  • , bateau chimiquier, allégé de sa cargaison, au mouillage sur rade, se retrouve près de l'île d'Aix, en le prévenant du danger, le commandant signale qu'il relève l'ancre et gagne le large. Il s'échouera à Chatelaillon. Le remorqueur (arrivé au port de La Pallice le 30/12 à 8h45)avec l'aide du Valliéres le 1/1/2000 à 8h30 déséchoue le Corsica.
  • lui aussi sur rade, reste en avant toute sur ses 2 ancres.

    D'autres navires et embarcations, dans le port, ont bien résisté aux éléments, citons :
  • du Luxembourg en provenance de Las Palmas avec du lest destination Gdynia, amarré au bassin 17.
  • de France en provenance du Pilier avec du sable, amarré au bassin 03.
  • Le Marja de Hollande avec du lest destination Amsterdam, amarré au bassin 04.
  • L'Epic de Chypre en provenance de Las Palmas avec des grumes destination Nantes, amarré à Chef de Baie I.
  • L'Arcoat de France en provenance de Donges avec du matériel dangereux à destination de Donges reprend la mer le 27/12 à 15h30'.
  • De nombreuses vedettes de servitude étaient présentes dans l'avant-port et dans le bassin.
    Dans des moments si difficiles il s'est manifesté un grand mouvement d'entraide, d'énergie, de professionnalisme, de courage et qu'il est difficile de ne pas féliciter et remercier tous les acteurs de cette nuit cauchemardesque, les capitaines, officiers et marins des navires, remorqueurs, baliseurs et lamaneurs, ainsi que les pilotes et officiers de port.

  • à travers les siècles.