LE SOUS-MARIN LE PLONGEUR

premier sous-marin Français, sa forme annonçait les futurs sous-marins modernes.

1860, année à laquelle le futur amiral M. Bourgeois (un Lorrain) fournit les plans du plongeur (Q00), c'était l'un des capitaines de vaisseaux les plus distingués, la mise en oeuvre sera effectuée par , ingénieur de 1° classe de la marine à Rochefort sur Mer qui sera plus tard directeur des constructions navales, député et ensuite sénateur et ministre.
Le 16/4/1863 a eu lieu son lancement, il avait un moteur à l'air comprimé à 12 atmosphères dans un réservoir de 117 m3 actionnant une hélice quadripale développant 80 cv à une vitesse de 4 noeuds qu'il pouvait soutenir sur 5 milles et des ballasts de 56 m3 contenance très supérieure aux besoins, 33 m3 suffisait pour plonger.
Il avait 212 tonnes de lest dont 34 tonnes en sécurité composées de vieux boulets d'artillerie.
Un équipage de 12 hommes à bord, 34 au total, sous les ordres du Lieutenant de Vaisseau Marie-Joseph-Camille Doré, né le 14/1/1831 à La Rochelle, il s'était distingué lors de la guerre de Crimée qui lui permit de recevoir la légion d'honneur pour faits de guerre à 24 ans.
Doré, à la fin des essais du Plongeur quitta la marine pour prendre la direction de l'école navale de la marine marchande à Séte.
Pendant la guerre Franco-Prussiénne, il écrivit au ministre de la marine pour réarmer le Plongeur dont il était le seul à bien connaître. Compte tenu, des faibles résultats des essais, le ministre ne répondit pas à sa lettre.
Ses moyens d'attaque étaient constitués d'un éperon sous-marin qui pouvait atteindre la coque de l'ennemi à 3 m sous la flottaison alors que son kiosque émergeait encore ainsi qu'une torpille portée au bout d'une hampe avec mise à feu électrique.
La gabare Cachalot le suivait dans ses essais car elle regonflait les réservoirs nécessaires à sa motricité.
Un canot de sauvetage de 8 m de longueur, 1,70 m de large et 1,10 m de hauteur, habilement disposé à la partie supérieure, peut recevoir tout l'équipage (12) et le ramener saint et sauf si des circonstances imprévisibles devaient arriver.

  • Le 10/6/1863, sortie inaugurale du premier sous-marin Français vers 9h30', il remonte la Charente sans bruit en direction du port de commerce de la Cabane Carrée.
  • Le 11/2/1864, L'aviso La Vigie remorque le Plongeur et l'allège Cachalot direction Port des Barques ou devaient se dérouler les premiers essais de plongée. Comme les conditions météorologiques se dégradaient, la Vigie conduisit le Plongeur à La Pallice à l'abri de l'île de ré en attendant l'ouverture à la marée du bassin à flot de La Rochelle.
  • Le 14/2/1864, au cours d'essais dans le bassin à flot de 300 m, une trop forte admission d'air dans les cylindres emballa le moteur, le Plongeur prit de la vitesse et éperonna le quai avec sa hampe dépassant à l'avant (une charge explosive devait occuper cet emplacement). Le bassin trop étroit pour la longueur du bâtiment gêne l'évolution du submersible. Les essais seront stoppés.
  • Le 18/2/1864, La Vigie amena le Plongeur en rade de La Pallice ou il fit une plongée statique à 9 m de profondeur, dans la nuit le vent de nord-est amena de la neige, les essais sont interrompus.
  • Le 22/2/1864, en cours d'essais en remontant la Charente, le Plongeur passe trop près de la pointe du fort Vasoux à marée haute, son éperon pique dans la vase profondément. Le sous-marin reste coincé bien que battant les machines en arrière. Il ressortira à la marée suivante en remorque de La Vigie en larguant son lest mobile.
    Armé le 20/6/1867.
    Les essais furent abandonnés. La faute de l'insuccès du Plongeur est due d'une part à l'absence de moteur approprié à l'époque et d'autre part à son manque de stabilité en immersion, impliquant une profondeur de travail inférieure à 10 m et un fond régulier et non rocheux car son déplacement se fait en glissant et rebondissant sur le fond.
    La pose de barres de plongée aurait pu améliorer sa stabilité en plongée comme le prouvent les essais du Gymnote et du Gustave-Zédé.
    Il sera rayé de la flotte le 15/2/1872.
    Il reprendra du service à la direction du port de Rochefort le 1/1/1873 comme citerne à eau, automotrice à vapeur, il est alors équipé d'une machine Compound de 2 cylindres de 120 cv, provenant d'une canonnière soit L'Obus ou La Lance.
  • Le 8/7/1898, En faisant son plein d'eau à la fontaine de Lupin, il s'échoue à marée descendante, l'étambot est faussé aux gouvernails et les pales de l'hélice sont tordues.
  • Le 18/11/1898, En ravitaillant le croiseur Protet, un tube de chaudière cède, sa machine sera remplacée par celle du torpilleur N°74.
  • Le 27/5/1927, il est remorqué par le transport Loiret à Toulon ou il est affecté à la fermeture de l'arsenal de Rochefort, il ravitaillera les 1° et 3° escadres de la Méditerranée en eau douce.
  • Le 25/12/1935, il sera radié des effectifs.
  • Le 26/5/1937, il sera vendu 25143 francs à un monsieur Negai.

    Voici ses dimensions :
    Longueur : 44,5m.
    Largeur : 6m.
    Hauteur : 3,55m.
    Déplacement : 420 T en surface, 435 T en plongée.
    Hélice quadripale de 2 m de diamètre, un pas de 4 m et une fraction de pas totale de 0,375 m.
    Poids total du Plongeur : 453,20 tonnes.
    Sa coque était constituée de tôles d'acier de 8mm rivetées.

    INCIDENTS AYANT ENTACHÉS SA CARRIÈRE.

  • 24/2/1864, Une voie d'eau due à un orifice mal fermé résolue par le largage du lest mobile.
  • Fin /2/1864, Le Plongeur était à couple du Cachalot pour remplir ses réservoirs d'air lorsqu'une voie d'eau se produisit au niveau d'un joint d'étanchéité d'une des soupapes d'évacuation d'air. Le Plongeur prit une importante inclinaison sur l'avant, les compresseurs ne purent rétablir l'assiette du submersible. Le Commandant donna l'ordre de larguer le lest mobile ce qui résolu le problème.
  • Au cours d'essais, le Plongeur s'immerge et coule au fond du bassin par 6 m de fond, un hublot cède. L'équipage évacue par une cheminée d'évacuation. Le Plongeur sera renfloué.
  • Entre La Pallice et Rochefort, embarque une vague, le largage du lest permet d'éviter le naufrage.
  • En essayant les pistons de stabilité, le Plongeur se couche sur le fond. En vidant ses ballasts, le Plongeur se tire encore une fois de cette situation difficile.

    En 1888 est lancé, grâce à l'ingéniosité de Gustave Zédé. D'une excellente stabilité en plongée, propulsé par 2 torpilles électriques, un bon sous-marin. Il sera remplacé plus tard en 1893 par . Ces sous-marins présentaient 2 défauts, en surface la flottabilité était insuffisante (de 3 à 8% du déplacement totale) ce qui gênait considérablement l'accès par temps moyen et leurs autonomies limitées aux accumulateurs car aucun moteur n'était disponible pour la configuration du submersible.
    Photo du transformé en citerne à eau, propulsé à la vapeur.

    Le sous-marin le plongeur remorqué par l'aviso la vigie le 11/2/1864.

    Le sous-marin, le plongeur remorqué
 par l'aviso la vigie le 11/2/1864.
    Le premier sous-marin connu plonge 1 heure dans la Tamise, en 1620, expérimenté par le Hollandais Van Drebbel. En 1627, le duc de Buckingham fait venir 2 bateaux qui naviguaient sous l'eau pour briser le blocus de Richelieu, peut-être s'agissait-il de ce genre de sous-marin.