L'ÉPOPÉE NAVALE.

pirate. voila les pirates.




9/7/1206

Jean-Sans-Terre débarque à La Rochelle avec une puissante armée et de puissants vaisseaux pour reconquérir les territoires que lui avait confisqués Philippe-Auguste par l'intermédiaire de la haute Cour. Condamné à mort par contumace pour l'assassinat du neveu de Philippe-Auguste, Arthur de Bretagne ainsi que la confiscation de tous ses biens.

15/10/1294

Une année auparavant, une rixe sanglante, à Bayonne, déclencha une guerre maritime entre les Anglais et les Normands, sans que les gouvernements respectifs soit engagés.
Suite à cela, des corsaires Anglais débarquèrent en grand nombre sur l'île de ré en incendiant une grande partie de l'île et en égorgeant une multitude d'habitants.

22/6/1372

Les succès de Duguesclin et l'habile politique de Charles V incite Edouard III a défendre les possessions Anglaises d'Aquitaine. Il envoie une flotte commandée par le comte de Pembroke qui devra débarquer à La Rochelle. Le roi de France informé du projet demande l'appui du roi de Castille qui lui envoie 40 grosses nefs, 13 barges commandés par les amiraux Bocca-Nigra, Cabeza de Vaca et Ruy Diaz de Roja, une douzaine de navires Français se joignent à eux. La flotte Franco-Espagnole, arrivé la première, se plaça aux deux pointes du golfe. Lorsque le comte de Pembroke se présenta dans la rade de Chef-de-Bois, la flotte alliée fondit sur l'ennemi. Bien que les Anglais n'aient que 30 nefs plus petites que les vaisseaux espagnols, ils se battirent avec un courage admirable qui se termina à la nuit. Les Rochelais qui détestaient les Anglais, assistaient au combat du haut de leurs murailles. Le gouverneur Anglais Jean Harpedanne fit tout son possible pour que les Rochelais viennent au secours de la flotte Anglaise mais ceux-ci refusèrent comme quoi ils avaient leur ville à garder et n'étaient pas des gens de mer.
Le lendemain, le combat reprit plus terrible, les Espagnols utilisèrent leurs brûlots, moyen de destruction encore peu connu à l'époque. Pendant l'incendie du navire, on profitait du désordre occasionné pour s'amarrer sur les navires ennemis avec des gros grappins et des fortes chaînes. Dans le combat au corps à corps, l'avantage du nombre était prépondérant.
Le vaisseau du comte de Pembroke est pris à partie par 4 grosses nefs Espagnoles, celui-ci voyant plusieurs de ses navires brûler, le sien faisait eau de toutes parts, ses meilleurs chevaliers tués ou blessés, rendit son épée à Cabeza de Vaca en lui demandant de faire cesser le carnage.
Les Rochelais se réjouirent de cette victoire d'autant plus après la découverte de lettres patentes royales d'Edouard IIII qui désignaient des officiers Anglais pour remplacer les juges Rochelais et de chaînes dans les cales pour attacher les plus hostiles à la domination étrangère. Les marins Espagnols enchaînèrent les Anglais avec ces mêmes chaînes, ils amenèrent le butin et les prisonniers en Espagne.

1/5/1402

Le gentilhomme Jehan de Bethencourt accompagné du chevalier Gadeffer de la Sable, chambellan de Charles VI, arme 2 navires et appareille de La Rochelle pour prendre possession des Canaries découvertes 10 ans auparavant par Robert de Braquemont, cession faite en échange de terres en Normandie.

28/10/1457

Des vaisseaux Anglais, détachés de la flotte qui se dirigeaient vers les côtes de Flandres, firent une irruption sur les côtes d'Aunis et attaquèrent un grand navire Rochelais, appelé la grosse nef de Pierre Gentilz. Après plusieurs heures de combat, la victoire commençait à sourire aux Rochelais, quand une terrible tempête s'éleva tout à coups et jeta la grosse nef sur la côte de Laleu. Elle se brisa sur les falaises et les 80 hommes furent engloutis par les flots. Les Anglais avaient échappé au danger en coupant leurs mâts et voulaient débarquer. Le gouverneur et le maire Mérichon à l'aide de leurs milices défendirent si bien la côte que les Anglais se retirèrent prudemment. L'ennemi se dédommagea de cet échec en débarquant dans l'île de Ré le jour de la Toussaint, pillant et rançonnant le bourg de la Flotte en Ré.

19/1/1545

Une caraque Génoise chargée de munitions et de poudre pour la marine royale s'échoua au mois d'octobre. Les 200 barils de poudre de la cargaison avaient été déchargés dans le cellier d'une maison de la confrérie du Perrot.
Vers 10h, une formidable explosion entendue à 40 km à la ronde. 100 à 120 personnes furent tués et énormément de blessés.
Une douzaine de maisons détruites et beaucoup d'autres endommagées.
32,5m de muraille de 2,70m d'épaisseur environ entre la tour de la chaîne et la tour de la lanterne s'écroule.

4/11/1550

Une ordonnance d'Henri II permit au commerce de La Rochelle de se développer, il permettait aux villes de Nantes, La Rochelle et Bayonne de recevoir aussi les épices et drogueries d'importation. L'édit de François 1er, du 25/3/1543, était plus contraignant n'autorisant que les ports de Rouen (pour la côte Atlantique), Marseille (pour la Méditerranée) et Lyon (importé par voie de terre). L'église de Saint Jean et celle du couvent des Carmes sont presque complètement détruites.

13/6/1568

Retour à La Rochelle de Dominique de Gourgues, gentilhomme protestant de Gascogne revenant d'une expédition en Floride avec 3 navires. Parti l'année précédente pour venger la petite colonie attaquée par des Espagnols, elle avait été fondée par Coligny, Jean Ribaud et Laudonnière. Avec l'aide des indigènes qui aimaient les Français, ils débarquèrent de nuit et passèrent au fil de l'épée les Espagnols. En réponse à l'inscription placée au-dessus des gibets du malheureux Gibaud et de ses compagnons Pendus, non comme Français, mais comme hérétiques, il a fait accrocher les vaincus aux arbres avec cette autre inscription Pendus, non comme Espagnols, mais comme assassins. Après avoir détruit les forts qu'il ne pouvait garder, il revint à La Rochelle ou il fut reçu avec tous les honneurs dus à son patriotisme et à son courage.

4/7/1571

L'amiral Coligny, afin de disputer l'Amérique à ses conquérants, fait appareiller de La Rochelle une petite escadre pour reconnaître les Antilles et déterminer les moyens pour attaquer l'archipel.

5/5/1578

Durant le siège de La Rochelle, les assiégés mirent un navire truffé de canons entre les deux tours afin d'empêcher les galères ennemies d'envahir le port et de là prendre la ville.

10/2/1592

A Chef de Boys, une galère de 10 canons et 3000 livres de poudre et de boulets se rend de sa propre volonté à la ville de La Rochelle avec ses 250 forçats et 25 soldats.

3/11/1592

Saint-Luc avait obtenu du roi l'étrange privilège de prendre 4% et 2 écus sur les marchandises transitant de la Bretagne à Bayonne avec de plus l'entretien de 20 navires pour l'exécution de cette mesure. Les Rochelais alarmés par le préjudice de cette mesure, contraire à leurs privilèges, adressèrent leurs réclamations au roi.
Le 10/11, le parlement rendit un arrêté faisant défense à Limaille, (agent de Saint-Luc), de lever des impôts tant que sa commission ne serait pas vérifiée au parlement. La Limaille n'en tint pas compte, les Rochelais, alors, placèrent 2 canons à la pointe de Coureilles et 2 autres à la pointe de Chef-de-Baie, ils mirent en mer 2 galiotes, sous le commandement de Gargouillaud, afin de donner la chasse à La Limaille. Les navires Rochelais ne payèrent aucun droit, c'est ainsi qu'ils savaient se faire justice eux-mêmes quand le pouvoir violait leurs privilèges.

1/10/1621

40 navires royalistes, sous le commandement de Launay de Razilly, arrivèrent dans le pertuis breton dans le but de faire le blocus de La Rochelle. La ville n'avait ni navires, ni canons et très peu de matelots.
Le 2/10, Par chance, 9 navires qui revenaient de la guerre ou de Terre-Neuve, ce jour là, permirent à La Rochelle de former sa flotte de combat.
Le 4/10, A la suite d'un travail formidable, 18 navires et une grande galère bien équipés furent opérationnels.
Le 6/10, La flotte Rochelaise, sous le commandement de Jean Guiton, à Chef-de-Baie, reçoit le renfort de 3 navires de l'île de Ré, dont un gros bâtiment flamand armé par 200 vaillants marins et soldats. A 8 h, Guiton attaque les royalistes, après 2 h de combat ils se retirent en désordre abandonnant des navires aux Rochelais.
Le 9/10, Saint-Luc, gouverneur de Brouage rejoint Razilly à l'île d'Oléron avec 5 vaisseaux. Comme les royalistes avaient l'avantage du vent, Guiton rangea ses navires derrière la pointe de Sablanceaux et essuya le feu des royalistes. Une fois les navires passés, Guiton à la faveur du vent les poursuivit à coups de canons si durement que Razilly ne revient pas au combat.

6/11/1621

On appris à La Rochelle que 18 navires du roi étaient à Brouage pour se radouber. 22 navires Rochelais appareillent sous le commandement de Jean Guiton, une partie de la flotte en les voyant s'enfuit. 2 navires royalistes le Saint-François et le Saint-Louis s'échouent. Les Rochelais sautent à bord avec épées, pistolets et pots à feu. Les royalistes se défendent avec courage mais sous le nombre, ils sont obligés de se rendre, d'autres se noyèrent en sautant par-dessus bord. Les 2 bâtiments restèrent aux mains des Rochelais, qu'ils emmenèrent avec une soixantaine de prisonniers quand les navires se remirent à flotter.

24/10/1622

La flotte royale sous le commandement du duc de Guise arrive en vue de la flotte commandée par Jean Guiton. Les historiens hésitent sur les forces de l'un et de l'autre mais sont d'accord pour dire que les vaisseaux du roi étaient plus gros et les équipages plus nombreux.
Le 27/10, à 8 h du matin, le duc de Guise donne l'ordre d'attaquer, ce combat, dit Mervault, fut le plus furieux de mémoire d'homme, en peu de temps furent tiré 1400 coups de canon. Bien qu'ayant des pertes importantes, les Rochelais paraissent avoir l'avantage, l'avant-garde catholique commandé par Saint-Luc était près à succomber. Le duc de Guise, voyant le danger, vient de suite à son secours. Les Rochelais attaquent alors le grand galion de 12 à 1500 tonneaux qui servait de navire amiral. Ils parviennent à attacher à ses flancs 2 gros brûlots qui enflamment le galion. La Rochefoucault crie au duc de Guise Ah ! Monsieur, tout est perdu
-Autant vaut rôti que bouilli, lui répond l'intrépide duc de Guise, il fait couper les amarres des brûlots et une partie de l'équipage éteint le feu et avec le restant combat comme un lion les assaillants. Jamais César ni Alexandre, écrivit dans son admiration M de Montolieu, firent si courageusement sur terre ce que mon dit seigneur fit en mer ce jour là. Le combat dura jusqu'à 16 h, dure et terrible. Le navire de Jean Guiton était criblé de coups et la plupart de ses hommes bien mal en point. Il se retira vers la fosse de Loix ou sa flotte le rejoint, il avait perdu au cours de la journée 1500 hommes d'équipage. Les pertes royalistes étaient moindres du fait de la grandeur des vaisseaux, ils tiraient toujours à couvert ce qui n'était pas le cas des Rochelais. Les royalistes, disaient d'eux, Ils avaient témoigné d'une grande audace et avaient très vaillamment combattu, comme des gens qui voulaient mourir ou vaincre.

15/11/1622

Guiton après les combats du 27/10 avait subi des dommages considérables, son adjoint le vice-amiral s'était noyé, sur la cinquantaine de navires, il ne lui en restait plus qu'une vingtaine et dans quel état. Le duc de Guise, pour sa part, avait reçu 10 navires supplémentaires que lui avait amenés le marquis de Rouillac. Les Rochelais, cantonnés dans la fosse de Loix se défendaient comme le sanglier au pied de l'arbre. Au moment ou le duc de Guise se préparait à les écraser, la paix fut signée. Guiton se rendit à bord du navire du duc de Guise qui l'attendait dans une chaise, entouré de ses officiers et gentilshommes. Guiton jeta le pavillon aux pieds du duc et lui dit : Qu'obéissant aux messieurs de La Rochelle, ses maîtres, il venait lui faire sa soumission et protester tant en son nom qu'en celui des siens, d'être à l'avenir des humbles sujets et serviteurs fidèles de sa majesté.
- Le duc de Guise lui répond : Vous faites bien d'obéir, soyez toujours bons serviteurs du roi, qui vous témoigne son affection paternelle en vous donnant la paix, lorsque vous ne l'espériez pas. Je reçois votre étendard (en mettant la main dessus), je vous le rends, je ne l'ai pas gagné au combat.
Le duc se leva et embrassa l'amiral Rochelais et lui dit : Vous êtes des braves gens d'avoir osé combattre si vaillament ce que je ne m'attendais pas, j'estimais que voyant une si puissante armée, vous vous seriez retirés sans combattre.
- Monseigneur, lui répondit fièrement Guiton, Dieu m'a fait cette grâce de n'avoir jamais tourné le dos au combat et je me serai fait tuer plutôt que de fuir.

17/9/1625

Soubise avait laissé la flottille dans la fosse de Loix sous le commandement de Guiton. Trop faible pour engager le combat contre la flotte des royalistes conduit par Montmorency, la flotte de Soubise essaie de gagner l'île d'Oléron. En période de mortes-eaux, les deux plus gros navires s'échouent, le Saint-Michel et la Vierge. Le capitaine de Saint-Julien attaque le Saint-Michel qui ne tarde pas à se rendre. La Vierge, navire de 80 canons de 1618, le navire le plus puissant que l'on est vu en France que Soubise avait pris aux catholiques au Blavet le 18/1/1625. Il avait coûté 200000 écus. Quatre navires assaillirent la Vierge, par le haut-banc, la proue et le tillac (pont supérieur). L'équipage se battit avec un courage inouï, mais il venait des royalistes de partout et ils étaient maîtres du tillac. Le maître Durand et Bernicard, de l'île de ré cantonnés en bas du château de poupe au magasin à poudre, Durand s'écria : Donnez la vie ou vous ne tenez rien. Une voix répondit Pas de quartier. Dans un mouvement héroïque de désespoir il mit le feu à la fougade, 230 barils de poudre sautèrent dans un vacarme effroyable, engloutissant les 5 navires, 736 cadavres seront rejetés sur la côte, deux marins seulement échappèrent au désastre. Guiton, dans une barque regagna La Rochelle, sans pourpoint, chausses manteau ni épée, accusé de trahison par les royalistes. L'île de ré est perdue pour les protestants.

22/11/1625

Un grand navire pirate Turc, de 300 tonneaux, arrive à Chef-de-Baie chassé par la tempête. Il salua par 3 coups de canon et rentra avec son bateau dans le port. Le commandant bon français, renégat, breton de nation demanda à parler au juge de l'amirauté ayant dans sa main une commission de sieur du Chalart. Le navire fut conduit en ville, le commandant à Paris et l'équipage aux galères.

28/11/1627

2 maîtres maçons ou architectes de Paris , Clément Méteseau (architecte et ingénieur du roi) et Jean Thériot (devient architecte-ingénieur des bâtiments du roi) commencent la construction de la digue afin d'interdire l'accès de La Rochelle par la mer.

6/1/1628

Une tempête dégrade une partie de la digue édifiée par Richelieu, à la grande joie des Rochelais et drosse à la côte 3 navires du roi dont un qui sera irrémédiablement perdu devant le fort Saint Louis.

21/1/1628

Des navires Rochelais parviennent à franchir la digue de Richelieu pour rejoindre l'Angleterre.
Celui-ci fit couler 12 vaisseaux, récupérés à Bordeaux, après les avoir maçonnés.

25/1/1628

3 grandes pataches, commandées par les capitaines Martin et David, réussissent à passer la digue de Richelieu afin de prévenir les Anglais que la flotte royale française et espagnole sont en rade de La Rochelle.

20/2/1628

Richelieu coule 24 vaisseaux de Bordeaux chargés de pierres, pour agrandir la digue, isolant La Rochelle de la mer. La digue à cette date comporte plus de 40 navires.

5/3/1628

Richelieu renforce la digue par plusieurs navires reliés par de grosses chaînes.

28/9/1628

La flotte anglaise arrive dans le pertuis et mouille dans le fier d'Ars, commandée par lord Lindsay, le duc de Buckingham ayant été assassiné. Le canon des clochers de Saint Barthélémy et de Saint Sauveur saluèrent l'armée libératrice. Un grand feu fut allumé du haut de la tour de la lanterne.
Le 1/10, les effectifs de la flotte anglaise s'élevaient à 120 voiles, abandonnant leur position, ils appareillent pour se placer entre la pointe des Coureilles et de Chef-de-Baie. Les troupes royalistes ne comptaient que 40 navires ancrés entre Chef-de-Baie et Port-Neuf. Louis XIII déménage de Surgères pour Laleu, il fait disposer ses troupes sur la digue et le long du rivage. Le cardinal Richelieu passe d'un bateau à l'autre exhortant chacun.
Le 1/10 le matin, la flotte anglaise, en l'espace d'une heure, décharge toute son artillerie et toute sa mousqueterie. A leur tour les navires catholiques et les troupes du rivage tirent leurs salves. A midi, toute la flotte anglaise met la voile et s'approche dangereusement de l'armée du roi pour la défier, le calme revint et les Anglais mouillent pour la nuit. Pendant la nuit, ils lancent une douzaine de machines explosives, dont une seule éclate sans aucun dommage.
Le 2/10, les Anglais lâchent quelques coups de canon et des brûlots qui ne produisent aucun effet.
Le 3/10, à 4 h du matin, le vent étant favorable, ils le prirent vers l'île d'Aix et revinrent sur Chef-de-Baie tirer sur les navires royalistes, il fut échangé 3000 coups de canons en une heure. Les Rochelais eux tiraient sur la digue et la palissade. Succès ce jour là, des royalistes coulent de 3 coups de canon le principal des vaisseaux foudroyans Anglais dont l'artifice joua dans l'eau sans effet. A cette époque, il mourrait de faim 2 à 300 personnes par jour, les cadavres restaient dans les rues, personne n'avait la force de les enterrer, heureusement si décharnés et si secs qu'ils n'engendraient pas d'infection. Cela pour dire que les Rochelais suivaient de près les évolutions de la flotte Anglaise sur laquelle reposaient toutes leurs espérances.
Le 5/10, la flotte anglaise maintenant de 180 voiles, vers 15 h, appareille et lâche quelques bordées sans plus. Les Rochelais apprendront plus tard que lord Lindsay, après un échange de prisonniers, entrait en pourparlers avec le cardinal de Richelieu.
Le 14/10, lord Lindsay songeait plus à négocier qu'à combattre. Il vient demander un sauf-conduit pour Montaigu. Pendant qu'il était au fort Louis avec le roi, un boulet de canon tiré du clocher de Saint Barthélémy vint frapper à leurs pieds et les couvrit de poussière. Les Rochelais, apprenant qu'ils avaient mis sa majesté en danger, redoublèrent leurs prières afin de préserver le roi du moindre mal.
Le 26/10, les navires Anglais, toujours ancrés, ne bougeaient plus. La reddition de La Rochelle était inévitable, la famine avait réduit la population de 28000 à 7000 âmes.
Le 27/10, 4 députés, désignés par le corps de ville, viennent parlementer avec Richelieu pour la reddition de la ville.
Le 29/10, 2 commissaires Rochelais reçoivent les conditions des royalistes et reviennent à La Rochelle. Après la signature de l'accord au corps de ville, 12 députés se rendent à Laleu devant le roi ou le député Daniel de la Goutte, conseiller au présidial, prononce un discours aussi humble qu'ampoulé. De retour à La Rochelle, ils remettent au maire les articles de la capitulation, scellé du grand sceau de l'état.
Le 30/10, dès 8 h le matin, les soldats sortirent de la ville, quelle ne furent pas la surprise des troupes royales de voir que sur les 5 à 600 soldats Anglais que le duc de Buckingham avait laissés, il n'en restait que 62 et sur 12 compagnies de Français que 74 hommes. A 14 h Richelieu fait son entrée dans La Rochelle.
Le 31/10, Richelieu fait enterrer les morts par des pionniers, la ville en était pleine.
Le 1/11, vers 14 ou 15 h, Louis XIII entre dans La Rochelle par la porte de Cougnes, après que tous les morts soit enterrés. En voyant l'état lamentable des Rochelais, il lâche quelques larmes et à son départ vers Laleu, il fait distribuer 10000 pains à la population.
Le 2/11, Louis XIII abandonne le château de Laleu pour l'hôtel de Legoux, à La Rochelle, dans la rue Gargouillaud, Henri IV et sa mère y avaient longtemps habité.
Le 4/11, La flotte Anglaise, après 1 mois et 6 jours dans la rade, appareille afin de porter les nouvelles en Angleterre. Lord Lindsay et lord Montaigu étaient forts courroucés que les Rochelais avaient traité la fin du siège sans leur consentement avec Louis XIII. Le député Philippe Vincent eut du mal à empêcher les Anglais à emmener avec eux les navires Français et leurs équipages Français en Angleterre. Il obtint que le minimum parte pour les guider le long des côtes de France. Les autres purent embrasser leurs familles et préserver leurs biens.
Le 5/11, Pour la petite histoire, lors d'une partie de paume avec Bassompierre, le roi fut pris d'un accès de goutte.
Le 7/11, Une forte tempête, du 6 au 8/11, avec des grands vents de sud-ouest détruisit en plusieurs endroits la digue de Richelieu, surtout du côté nord (Portneuf), les machines et chandeliers furent brisées. Un navire Flamand de 200 tonneaux, chargé de vivres, ancré à Chef-de-Baie, dériva et passa au-dessus de la digue sans difficulté pour s'échouer sur les vases de l'avant-port. Si cela était arrivé 10 jours plus tôt, la ville aurait été ravitaillée.
Le18/11, Louis XIII retourne à Paris après 13 mois devant les murs de La Rochelle.
Le siège de La Rochelle aura duré 14 mois et 16 jours.

21/11/1632

Au cours d'une simulation d'un combat naval de 1628, devant Chef-de-baie comprenant une cinquantaine de navires, en présence de la reine, un grand navire apparaît dans le pertuis d'Antioche. Il porte un pavillon rouge avec croissant d'argent, c'est un pirate d'Alger, commandé par un jeune descendant des Abencérages, nommé Mustapha. Son équipage reçut les Français à coups de flèches, le combat s'engagea pour de vrai, cette fois. Mustapha fort inférieur en nombre perdit la plus grande partie des siens, il eut la présence d'esprit de se mettre sous la sauvegarde de la reine. Il fut conduit devant elle et elle lui fit grâce. Dans sa reconnaissance, il lui offrit ses plus beaux bijoux. On assure par la suite qu'il se fit chrétien.

22/9/1637

16 Vaisseaux de Dunkerque vinrent devant Saint-Martin de Ré, ils y brûlèrent quelques navires Hollandais et en emmenèrent d'autres. Ils repartirent le lendemain au lever du jour.

3/1/1642

Une tempête drossa à la côte près de Tasdon (quartier touchant le sud de La Rochelle), un gros corsaire Algérien, armé par 140 turcs et 25 chrétiens. L'équipage sera envoyé aux galères et le navire transformé en magasin pour la marine royale.

29/1/1645

Terrible tempête jetant à la côte 30 à 35 navires Anglais surtout. Un navire de 200 tonneaux se retrouva au pied d'un moulin 3,6m au-dessus du niveau de la mer.

26/2/1664

Une colonie Française s'embarque à La Rochelle pour s'installer sur l'île de Cayenne.

Mars 1666

L'amiral François de Lopis, marquis de Montevergue chargé du commandement comme lieutenant-général des places et des vaisseaux français au-delà de la ligne de l'Equateur partit de La Rochelle pour l'île de Madagascar afin de la coloniser avec 10 navires et escortés par 4 vaisseaux sous le commandement du chef d'escadre le chevalier de la Roche.

24/7/1684

Monsieur de la Salle appareille de La Rochelle pour explorer l'embouchure et le cours du Mississippi.

15/7/1696

Une flotte composée de vaisseaux Anglais et Hollandais bombardèrent pendant 3 jours la ville de Saint Martin de Ré sur l'île de Ré. Il y eut beaucoup de dommages, mais heureusement les marins ne débarquèrent pas, car sur l'île il n'y avait ni poudre, ni munitions.

29/5/1702

Le vaisseau le Brillant brûle au-dessous de Soubise. 200 marins périrent Brûlées ou noyées. Abraham Duquesne-Guiton, le petit-fils du maire de 1628 devait prendre le commandement de ce navire.

8/6/1711

Duguay-Trouin appareille de Chef de Baie pour l'expédition de Rio de Janeiro avec 6 vaisseaux de ligne, 5 frégates et 2 traversiers Rochelais, équipés en galiote et portant chacun 2 mortiers.

18/10/1747

Départ d'une flotte marchande de la rade de La Rochelle, composée de 253 voiles, encadrée par 6 vaisseaux de guerre, commandés par M de Létenduère. 43 navires appartiennent au port de La Rochelle, dont 2 de 800 tonneaux et 3 de 450 tonneaux. La plupart des bâtiments étaient destinés pour Saint-Domingue, les autres pour la Martinique et la Louisiane.

20/9/1757

L'Angleterre et la France étaient en guerre. Une flotte anglaise se présente dans le pertuis d'Antioche, commandée par l'amiral Hawke, composée de 18 vaisseaux, 9 frégates, 2 galiotes à bombes et environ 90 bâtiments de transport avec 11000 hommes. 3 jours plus tard, elle envahit l'île d'Aix en détruisant ses défenses au canon et en assiégeant la petite garnison de l'île qui se rend. Leur but était de débarquer à Fouras, d'envahir Rochefort pour dévaster l'arsenal et bloquer la Charente. La Rochelle inquiète prépara sa défense et leva des troupes. Les Anglais repartirent le 1/10 sans attaquer sérieusement La Rochelle.

12/12/1762

Départ de l'escadre Anglaise qui depuis 17 mois bloquait le port de Rochefort en patrouillant avec 8 vaisseaux et des frégates dans la rade de La Rochelle.
La paix avait été signée à Fontainebleau, le 3/11/1762, imposant à la France la cession du Canada, conséquence funeste pour le commerce de La Rochelle. La chambre de commerce avait protesté avec une patriotique énergie.

25/8/1796

Les Anglais interceptent l'entrée de tous nos ports, ils débarquent près de La Rochelle et reviennent chargés de butin. Ils incendient 2 bâtiments mouillés non loin de la côte.

25/9/1807

Des affiches dans La Rochelle signalent la présence de navires ennemis aux alentours. 6 vaisseaux et une corvette croisent dans le pertuis d'Antioche, 3 ou 4 frégates à l'entrée de la Gironde à la voile ou à l'ancre et 2 corvettes entre les Sables d'Olonne et les Baleines. Ces navires inquiètent les petits caboteurs qui s'échouent ou hésitent à sortir des ports.

11/4/1809

L'escadre anglaise de 12 vaisseaux, 3 frégates et d'autres plus petits navires, commandée par lord Cochrane, lui-même sous les ordres de l'amiral Gambier, attaque l'escadre française composée de 9 vaisseaux et de 2 frégates commandée par le contre-amiral Lallemand. Les navires français étaient mouillés à l'embouchure de la Charente sous la protection du canon de l'île d'Aix. Les Anglais lancèrent un grand nombre de brûlots pour mettre le feu, 9 navires en voulant les éviter s'échouèrent. Les Rochelais, du mur de la chaîne, pouvaient observer le désastre. L'Océan, le Régulus (Vaisseau construit à Lorient en1802, armé en 1805, brulé dans la Gironde le 7/4/1814) , le Jemmapes (Vaisseau construit à Rochefort sous le nom d'Alexandre en 1789, renommé Régulus en 1793, armé en 1794, Désarmé en 1822), le Patriote (Construit à Brest en 1785, désarmé en 1821) et le Tourville(Vaisseau construit en 1787,Armé en 1788 et désarmé en 1833) parvinrent à se dégager en se délestant de leurs projectiles, canons et ancres, ils furent pris par l'ennemi sauf le Tourville . Les 4 plus gros vaisseaux Français brûlèrent ne pouvant se dégager des roches (l'Aquilon( Vaisseau construit sous le nom de Nestor, armé en 1793, en 1797, il prendra le nom de Cisalpin puis en 1803 Aquilon), la Ville de Varsovie (Vaisseau construit en1806 sous le nom de Tonnant, renommé Ville de Varsovie en 1807, armé en 1808), le Tonnerre (Vaisseau construit en 1794, armé en 1808) et le Calcutta (Vaisseau construit en 1795). L'équipage de la frégate l'Indienne (Construite en 1795, coule incendiée par son équipage le 15/4/1809) se battit désespérément, le 14 épuisé, il mit le feu au navire et gagna la côte. Le Tourville, après d'âpres combats, par des manoeuvres audacieuses réussit à échapper aux Anglais le 14 en entrant dans la Charente.