-1.batterie de la Conche.
-2.batterie du Peu-Bouillat.
-3.batterie du Lizay.
-4.batterie du Peu-Sizac.
-5.batterie du Gros-Jonc.
-6.redoute des portes.
-7.batterie de la Prise.
-8.batterie de la Basse-Loge.
-9.batterie de la Haute-loge.
-10.batterie Royale.
-11.batterie du Punoir. -12.batterie du Fier d'Ars. -13.batterie du Préau. -14.batterie du Boucheau. -15.batterie du Groin. -16.batterie de la Moulinatte. -17.place forte de Saint Martin. -18.citadelle de Saint Martin. -19.batterie de la Flotte. -20.batterie des Barres. -21.Fort de la Prée. -22.batterie du Puray. -23.batterie de Rivedoux. -24.batterie gauche de l'isthme de Sablanceaux. -25.batterie de la pointe de Sablanceaux. -26.redoute neuve de Sablanceaux. -27.batterie droite de l'isthme de Sablanceaux. -28.redoute ancienne de Sablanceaux. -29.batterie du Deffend. -30.batterie de Bironne. -31.batterie du port Saint Sauveur. -32.batterie de Saint Sauveur. -33.redoute du Martray.
De 1622 à 1628, La Rochelle se dresse obstacle devant la volonté royale et surtout à l'intransigeance de son ministre . La ville qui s'appuie sur d'anciens privilèges et a renforcé son indépendance pendant les guerres de religion ne veut recevoir du roi
aucun gouverneur, percepteur ou garnison. L'île de ré, voisine, a le malheur de devenir le champ de bataille. Le 27/10/1622, le bruit de 14000 coups de canons tirés en très peu de temps trouble les Rhétais.
Le 15/9/1624, le duc de Montmorency assiège St Martin et la fosse de Loix encerclant la flotte de pendant ce temps les troupes de Toiras se déplacent aux portes et au Gros-Jonc.
se replie au Martray après avoir résisté vainement. Le 16, les protestants se rendent et Louis XIII en récompense nomme Toiras Maréchal de France et gouverneur de l'île de ré.
Les ingénieurs Le Camus et Argencourt construisent la citadelle de St Martin et le fort de La Prée qui serviront 2 ans plus tard lors du siège du duc de Buckingham.
Le 7/1/1625, le chef protestant, Soubise, descend dans l'île et en repart le 15, pour effectuer un coup de main au Blavet et prendre 6 vaisseaux du roi. Il agace la patience de Richelieu qui rassemble contre lui, les forces nécessaires.
Le 14/9 le Duc de Montmorency, Amiral de France part des Sables d'Olonne avec sa flotte, le 15, elle bloque dans la fosse de Loix, la flotte de Soubise ou se trouve Jean Guiton(maire de La Rochelle) et débarque au Gros-Jonc sur le rivage des Portes. Soubise essaie de s'opposer en un bref combat, ses gens fuient en abandonnant leur canon après une décharge. Le lendemain, les troupes royales commandées par St Luc, 2 ou 3000 hommes se portent sur Ars, l'occupent et au sud du bourg se heurtent aux forces de Soubise. Pendant ce temps, , composée de vaisseaux Hollandais et Anglais a laissé échapper les navires Rochelais de leur refuge de Loix mais les poursuit, les prend ou les coule.
Le 17/9/1625, un épisode héroïque marque cette journée. Abordé par 4 navires royalistes, le plus grand des navires de Soubise, 80 canons échoué avec le St Michel, se défend opiniâtrement, assailli par le Haut-Banc, par la Proue et le Tillac, les assaillants arrivent jusqu'à la chambre aux poudres, gardée par 2 Rhétais de Loix, le maître Durand et Bernicard. La mèche à la main, ils demandent : bon quartier ou le feu jouera (donnez la vie ou vous ne tenez rien). En réponse, on les menace de pendaison et ils font sauter les 230 barils de poudre, entraînant avec eux 5 navires et 736 hommes, 2 rescapés seulement. Guiton put regagner La Rochelle en chaloupe. L'île n'en est pas moins perdue pour les protestants.
En 1627, la querelle reprend. On ne sait si elle serait allée jusqu'à la guerre ouverte sans
et c'est là que le roman se mêle à l'histoire. Georges Villiers, petit gentilhomme Anglais devenu favori tout puissant de Jacques puis de Charles d'Angleterre, avait pris l'habitude de voir tout céder à son charme. Or, conduisant de façon hasardeuse la diplomatie Anglaise, il échoue dans son ambassade à Paris, l'amitié entre les deux couronnes, malgré un mariage, tourne rapidement à l'aigre et Buckingham lui-même, malgré sa séduction et aussi sa hardiesse, n'arrive pas à conquérir la reine de France, Anne d'Autriche. Louis XIII s'oppose à ce qu'il revienne en France comme négociateur, il y reviendra donc, prétend-il, à la tête d'une armée. L'île de ré en fera les frais. Il y conduit une expédition destinée à secourir les huguenots Rochelais dont le roi d'Angleterre se croit le protecteur attitré, ainsi l'île, pour son malheur se trouve au croisement de ces deux séries d'événements.
Dès le début de l'année, la tension croit entre l'Angleterre et la France. En février, Richelieu pense que les préparatifs Anglais ont l'île de ré pour but, il y envoie des troupes et on travaille à la construction de la citadelle de St Martin et du fort de la Prée dont les garnisons atteignent 2000 hommes mais sont décimées par la maladie.
Avec grand apparat la flotte Anglaise, soit plus de 60 navires et 9 à 10000 marins, avait levé l'ancre de Portsmouth, commandée par Buckingham lui-même sur le triomphe.
Le mardi 20/7/1627, les navires Anglais tant ramberges que navires royaux et autres vaisseaux de guerre que barques et chaloupes et bateaux long à 20 rames commencent à paraître du coté des Sables-d'Olonne, canonnent au passage la citadelle de St Martin, premier acte de cette guerre non déclarée et mouillent l'ancre à La Pallice et devant la pointe de Sablonceau(Sablanceaux). Buckingham essaie d'entraîner les Rochelais à se rebeller contre le Roi, mais ils renâclent. Au lieu de s'emparer de la ville, il croit mieux faire en prenant l'île de ré qui lui sera comme une forteresse d'où il dominera toute la côte française entre la Loire et la Gironde. Dans l'île commande en chef pour louis XIII, Jean de St Bonnet, Seigneur de Toiras, Maréchal de camp, un hobereau assez vantard mais qui montrera courage et opiniâtreté. Il y aura comme une lutte personnelle entre lui et le Duc Anglais, de courtisan devenu bon soldat sinon bon général. Toiras a sous ses ordres 200 cavaliers et environ 2000 hommes du régiment de champagne, un des 4 grands régiments de France. Avec un millier d'hommes, Toiras prend position derrière les dunes de Sablanceaux et attend.
Le 21/7/1627, à 15h, par marée haute, sous la protection des canons de ses vaisseaux, Buckingham fait débarquer ses troupes. Elles sont bientôt chargées par la cavalerie Française commandée à droite par le Baron de Chantal, le père de Madame de Sévigné. Les canons Anglais y ouvrent de larges brèches et si les survivants, dans un assaut furieux, crèvent la première ligne anglaise, ils sont trop peu nombreux, sont encerclés et beaucoup périssent dont les barons de Chantal, de Noailles et un frère de Toiras (Restinglieres) et bien d'autres fleurs de la noblesse française, comme l'écrira justement Buckingham qui, dans ce combat, paye de sa personne. De nombreux officiers Anglais seront touchés, 19 tués et 12 blessés soit le tiers de l'effectif, parmi eux le sergent-major général Sir George Blundell, bléssé gravement, il décédera à La Rochelle 15 jours plus tard. L'infanterie française entre à son tour en action, après une dure bataille, elle est repoussée par les Anglais qui arrivent sans cesse plus nombreux. Le débarquement a réussi. Le reproche communément fait à Buckingham est de n'avoir pas profiter de son avantage et d'avoir laissé Toiras se réfugier dans la citadelle de St Martin. Il est vrai que la bataille de Sablanceaux a eu lieu le 21 juillet.
Le 25/7/1627 au matin seulement l'armée anglaise se met en marche par bataillons de 25 hommes de front sur 60 de file, occupe Ste Marie et La Flotte, campe à côté et y séjourne le 26, n'arrive malgré l'absence de combat que le 27, sous la pluie d'orage, devant St Martin, l'occupe et commence à investir la citadelle. Mais la lenteur des déplacements de troupes dès qu'elles sont nombreuses est alors la règle et les services (train et intendance) restent embryonnaires et fonctionnent mal. De plus, on a enterré les morts, occasion de bonnes manières et de compliments entre les adversaires : Le lendemain de la descente le sieur Toiras envoya demander les corps par un trompette au Duc de Buckingham qui lui accorda de si bonne grâce qu'il s'estima obligé de l'en envoyer remercier par le Sieur d'Ambleville, lequel complimenta fort bien au gré des anglais. La réaction des rhétais ainsi envahis varia suivant leur religion, ce qui montre aussi dans cette guerre une suite des querelles du siècle précédent.
-1.citadelle. a)chapelle b)arsenal c)corps de garde et porte de la citadelle appelée porte royale. -2.havre de la citadelle. -3.porte de la ville. -4.bastion du roi. -5.bastion du dauphin. -6.contregarde dauphine. -7.demi-lune de France. -8.bastion de France. -9.demi-lune de communication. -10.bastion de la reine. -11.demi-lune de Saint Martin. -12.bastion de la Flotte. -13.demi-lune de la Flotte. -14.bastion et cavalier Saint Louis. -15.demi-lune Saint Louis. -16.bastion Sainte Thérèse. -17.demi-lune de Bourgogne. -18.bastion et cavalier de Bourgogne. -19.demi-lune de la Couarde. -20.bastion de Bourbon. -21.demi-lune de Bourbon. -22.bastion et cavalier de la Mer et de l'Orneau. -23.contregarde de la Mer et de l'Orneau. -24.demi-lune et corps de Garde du Havre. G25.havre. -26.corps de Garde de la Chaîne. -27.corps de Garde du Havre. -28.corps de Garde de la Mer. -29.porte et corps de garde de la Couarde ou des Campani. -30.corps de garde de Sainte Thérèse. -31.corps de garde et prison de la Place. -32.magasin à poudre. -33.porte et corps de garde de la Flotte ou Toiras. -34.caserne Toiras. -35.hôpital de la Marine.
A La Flotte et à St Martin les habitants protestants vont au devant des troupes anglaises et leur rendent leur petite ville. Toutefois, on compte aussi des protestants comme un Bruneau de Rivedoux, dans les troupes royales françaises. Les catholiques demeurent terrorisés, le pasteur de la flotte a bien demandé aux Anglais de ne point maltraiter les catholiques mais quelques protestants agissent tout autrement. Devant les troubles qui en résultent, Buckingham fait peser sur les catholiques la menace d'une expulsion qui n'est pas exécutée. Certains s'en vont, comme le curé d'Ars qui note dans ses registres : Le samedi suivant, je partis pour aller en Poitou pour sûreté de ma personne. Finalement Buckingham désarme tous les Rhétais et confisque leurs barques.
La situation se présente alors ainsi : Les Anglais tiennent l'île entière sauf la citadelle de St Martin et le fort de la Prée. La citadelle restait inachevée avec ses 4 bastions d'angle à demi-lunes devant les murailles, le 4iéme côté regardant la mer. Certains fossés avaient une profondeur insuffisante mais taillés dans le roc, ils devaient offrir une bonne résistance à l'artillerie ennemie. A la hâte on a entassé des provisions mais trop peu, quant au petit fort de la Prée, dirigé par le commandant Barrière, il n'aurait guère eu moyen de résister à un assaut ennemi qui ne vint pas. Pourtant, il sera très utile aux Français, servant de point d'arrivée aux secours. Tels qu'ils sont, les deux ouvrages fortifiés, occupés par le reste de la noblesse et le régiment de champagne, l'invincible interdisent un assaut immédiat ou du moins Buckingham y renonce. Le siège commencé le 27/7/1627 au 8/11/1627. en août 1627, les Anglais entourent la citadelle de fossés et essaient de couper l'accès par la mer, une escadre renforcée de chaloupes prenant position en croissant dans la rade. Les assiégés de leur côté, se renforcent de tranchées et même d'ouvrages au bord de la mer car ils ont de bons ingénieurs. On se canonne par-dessus ces remparts mais les batailles restent des actions de détails, de simples coups de main. Buckingham compte sur le blocus et la famine pour l'accélérer, il fait rudement pousser vers les lignes françaises des femmes et des enfants, recueillies dans la citadelle, ils accroissent le nombre de bouches inutiles, il avait pour cela choisi soigneusement ces personnes des épouses, mères et enfants d'assiégés. Les Anglais les amènent devant le fort et tirent sur ceux qui retournent en arrière, des femmes seront tuées. Toiras les recueille et répond par la ruse et feins d'engager des négociations pour gagner du temps. Il gardait avec Buckingham ce que l`on peut appeler d`excellentes relations mondaines : Sur un désir exprimé par le Français, l'Anglais lui envoie une douzaine de melons et reçoit en retour bouteille d'eau d'oranger et vases de poudre de Chypre que le Duc transmet à sa femme mais dont elle n'ose se servir, craignant que ces cadeaux ne soient empoisonnés. Toiras offre à Buckingham de lui léguer son plus beau cheval s'il meurt pendant le siège, à quoi le Duc répond qu'il en chérira les crins plus que les cheveux de sa maîtresse.
Après ces précieuses balivernes vient l'ultimatum. Buckingham, le 30/8/1627, écrit : Monsieur, le désir que j'ai de vous témoigner en toutes occasions combien j'estime et prise les personnes de qualité et mérite me fera toujours procéder en leur endroit avec toute sorte de courtoisie, c'est à dire à avec toute sorte de courtoisie, c'est à dire à rendre la citadelle pendant qu'il peut espérer encore des conditions honorables. Toiras, de sa meilleure plume, lui oppose des arguments aussi subtilement logiques et sa lettre vaut d'être citée comme échantillon du style de l'époque : Monsieur, vos courtoisies sont connues de tout le monde et étant faites avec les jugements que vous y apportez, elles doivent être principalement attendues de ceux qui font les bonnes actions, or je n'en trouve pas de meilleure que d'employer sa vie pour le service de son Roi. Je suis ici pour cela avec quantité de braves gens... Ainsi ni le désespoir des secours ni la crainte d'être mal traités en une extrémité ne me peuvent faire quitter un si généreux dessein, comme aussi je me sentirai indigne d'aucune de vos faveurs si j'avais omis un seul point de mon devoir en cette action dont l'issue ne me peut être qu'honorable et d'autant plus vous aurez contribué à cette gloire d'autant plus serai-je obligé d'être toute ma vie, Monsieur, votre très humble et bien obéissant serviteur.
Bien que qualifiés tous ainsi de braves gens, les soldats de Toiras ne montrent pas tous la même résolution. La diminution des vivres et même de l'eau, l'inconfort de la citadelle inachevée où manquent les abris, tout sape leur moral. Les désertions se multiplient et Toiras sent le besoin urgent de secours.
Le 8/8/1627 il reçoit une chaloupe de vivres trop infime et le fort de la Prée 2 chaloupes. Le blocus le prive de communications avec la grande terre, un Rhétais qui tentait d'entrer dans la citadelle avec vivres et nouvelles a été pris et pendu. Toiras ne peut faire passer de navire, il envoie trois volontaires qui par la grève gagnent le fort de la Prée, de là, ils se lancent vers le continent à la nage. L'un se noie (une version le fait découvrir noyé sur une plage avec son message autour du cou et Pierre Lanier que le duc d'Angoulême ne voulait pas recevoir après sa traversée jusqu'à la découverte du noyé avec le document), l'autre épuisé est pris par les anglais qui le tuèrent, le troisième réussit et aborde au moulin de Laleu à 2 kilomètres du fort Louis tenu devant La Rochelle par les troupes royales, en chemise trempée (il la portait pendant la traversée roulée sur sa tête). Il est conduit devant le Duc d'Angoulême et lui remet les lettres de Toiras contenues dans un étui de charge de mousquet en fer blanc couvert de cire qui pendait à son cou. Cent écus de pension sur les gabelles récompenseront ce gascon sportif, Pierre Lanier, surnommé La pierre et il sera chanté en vers latins et français. (En 1908, un ami du docteur Atgier, historien, Rhétais, refera la traversée à titre de démonstration.) L'appel au secours de Toiras arrive chez des Français bien décidés à l'aider mais le manque de flotte puissante paralyse. Louis XIII est malade, Richelieu et ses agents se montrent pleins d'activité. Quand on songe au temps alors nécessaire pour les armements, on admire la promptitude de secours qui paraissaient si lents aux assiégés. Le plus facile est de rassembler des barques, elles viennent de Bretagne et du Pays Basque, elles se concentrent aux Sables d'Olonne et sur la côte du Bas-Poitou.
Dans la nuit du 6 au 7/9/1627, un convoi portant vivres, munitions et médicaments tente l'aventure. Les Anglais en capturent une partie, seules, quelques barques passent, secours seulement provisoire mais aussi réconfort, d'autant plus qu'en repartant la flottille emporte blessés, malades, femmes et enfants. Dans les escarmouches qui accompagnent cette action, les Anglais perdent un officier important et leur canonnade de riposte tue un autre frère de Toiras. C'est alors, en septembre, que chez les assiégés comme chez les assiégeants la situation se tend à l'extrême. Chez les premiers, manque de nourriture et maladies tuent plus d'un tiers de la garnison et affaiblissent tout le monde, le moral baisse chez beaucoup. L'état des seconds n'est meilleur qu'en apparence. Pour eux, la mer est libre mais l'Angleterre lointaine et on n'y met aucune bonne volonté à ravitailler une expédition impopulaire que la volonté de Buckingham a imposée au Roi Charles 1er, son meilleur et presque seul soutien mais bien faible. Quelques navires débarquent de nouveaux soldats anglais mais il faudrait des renforts massifs car l'armée anglaise, elle aussi est décimée par la maladie. L'île se venge de ses occupants en leur offrant ses raisins, ils n'en avaient jamais vu dans la vigne sinon sur les images de la bible, en mangent trop et la dysenterie les punit. Au contraire, comme nous le savons, ré demeure très pauvre en grains et le ravitaillement est un problème.
En septembre 1627, Toiras fait abattre les restes des voûtes et clochers de l'église paroissiale de St Martin de peur que les Anglais y placent des canons.
Le 10/9/1627, la ville de La Rochelle, se décidant enfin, a tiré le canon contre l'armée royale, renforçant ainsi le camp anglais. Un Rochelais, qui quelques mois plutôt deviendra maire et célèbre, Jean Guiton, vient comme envoyé de la ville auprès de Buckingham et y restera jusqu'au 3 octobre. Les troupes royales arrivent, la lutte de Louis XIII contre les Rochelais rebelles commence. Faut-il pour cela abandonner Toiras dans St Martin ? Richelieu fait prévaloir l'opinion contraire et décider un débarquement : L'importance de l'île était trop grande, si l'ennemi s'en rendait maître il pourrait aussi emporter à l'instant l'île d'Oléron... Il tiendrait toutes ces côtes en sujétion, il fallait tout tenter pour chasser l'Anglais. L'effort se développe sur deux plans, ravitaillement de Toiras, débarquement dans l'île. Il faut faire vite car les ressources des assiégés diminuent. Toiras a écrit : Envoyez-moi les pinasses le huit du mois d'octobre pour le plus tard car le soir du huit je ne serai plus dans la citadelle faute de pain. Au début d'octobre, il commence des négociations, le 7, il demande encore un délai jusqu'au lendemain. Ce 7/10/1627, la lune est nouvelle, la marée de vive eau, le vent passe au noroît, donc nuit obscure, grosse marée, bon vent, toutes conditions favorables pour la flottille composite qui, rassemblée aux Sables d'Olonne, va tenter de forcer le blocus Anglais : 35 petits navires ou barques, 60 gentilshommes, 250 soldats, 500 marins et bien entendu provisions et munitions. Dans la nuit du 7 au 8, ils font route droit sur St Martin. Malgré l'essai de négociation de Toiras, Buckingham se méfie, ses marins qui bloquent la citadelle, restent aux aguets, à leur bord. Soudain, au milieu des navires anglais surgissent les français. Dans l'obscurité, une mêlée confuse s'engage, les uns essayant de barrer le passage, les autres d'écarter l'ennemi et les obstacles qu'il a accumulés. Le commandant français, Beaulieu Persac, est capturé mais sur 35 navires 29 passent et ravitaillent Toiras : Le lendemain, en défi aux Anglais, ses soldats brandissent du haut des remparts dindons, chapons et jambons. On songe aux cadets de Cyrano ravitaillés par Roxane. Buckingham lui-même admire l'exploit, coup de partie en effet qui le force à songer au départ et permet à Toiras d'attendre le débarquement français. Le Roi Louis XIII prend personnellement, le 12 octobre, le commandement de l'armée qui assiège La Rochelle, sa présence excite l'enthousiasme et l'ardeur guerrière de ses troupes. Les gentilshommes français se pressent pour être enrôlés dans l'armée de secours que commande . Louis XIII se passionne pour ce débarquement, consulte cartes de ré et boussoles ; Richelieu dirige les préparatifs pour chasser les Anglais de l'île, à laquelle semble en quelque façon enfermé le salut de la France, mais la supériorité navale anglaise rend périlleux le passage des troupes. Pourtant le 18/10/1627, 120 hommes, le 26, 500 hommes et le 28, 700 hommes du maître de camp du régiment des gardes Canaples, traversent et atteignent le fort de la Prée. Ils sont à proximité de Toiras, ils ne le secourent pas encore. Avant de renoncer et sous les prières instantes des Rochelais, Buckingham tente un dernier effort, cet assaut général qu'il jugeait trop difficile mais qui cette fois réussira peut-être contre une garnison affaiblie. Le samedi 6/11/1627 au matin, après le chant de psaume et au signal de quatre coups de canon, quatre ou cinq mille Anglais se ruent contre la citadelle. En certains points, ils occupent la contrescarpe, passent le fossé, mais au bout de deux heures la garnison ou même invalides et malades ont tiré le mousquet, les repousse de partout et les poursuit dans leurs tranchées. La seule action importante du siège se termine par une totale défaite des Anglais et leurs propres tranchées servent de tombes à leurs morts (+ de 300). Buckingham décide de la retraite générale et le rembarquement pour le lundi 8/11/1627, le délai du dimanche étant obtenu par les Rochelais pour tâcher d'emporter chez eux les provisions de l'île. Dans la nuit du dimanche 7 au lundi 8/11/1627, Schomberg fait passer 4000 hommes, le reste de son armée, à Sablanceaux sans que les Anglais le sachent. Le lundi au matin ils voient apparaître les troupes françaises. Y aura-t-il bataille ? Les Anglais retraitent en bon ordre vers Loix où ils comptent se rembarquer, suivis par Schomberg auquel s'est joint Toiras avec 600 hommes, qui conseille d'attaquer tandis que
, le second de Schomberg, opine pour la prudence. On décide d'attendre le moment favorable pour attaquer, il se produit après La Couarde au moment où les Anglais gagnent Loix par une route étroite au milieu de marais salants. Pendant qu'ils passent le pont de Feneau, leur arrière-garde est culbutée par l'attaque française, des Anglais sont tués, d'autres noyés en fuyant, les pertes sont lourdes (1500 Anglais) avec beaucoup d'officiers, de drapeaux et de canons. Les Français s'arrêtent au pont que brûlent les Anglais et le rembarquement a lieu, Buckingham partant le dernier et ses capitaines regrettant bien de n'avoir pas pris la précaution de charger dans leurs cales le sel qui aurait au moins payé les frais de l'expédition. L'importance de l'échec de la tentative anglaise sur ré apparaît comme considérable. A court terme, le résultat fut l'impossibilité pour les Anglais de secourir la ville et par la suite la chute de la ville au bout d'un an encore de résistance opiniâtre mais désespérée ; A plus long terme, l'abandon des secours extérieurs aux protestants français qui seront persécutés. Quant aux Rhétais, les catholiques libérés triomphent, certains marient leurs filles aux soldats du Roi. Les protestants à leur tour se sentent menacés, quelques-uns, en très petit nombre, émigrent ou voient, comme rebelles, leurs biens confisqués. La masse dispose encore de quelques années de répit relatif coupé de tracasseries.
Le bilan de cette occupation est de 6000 morts.