Emigrant Globe terrestre Ceux qui arrivent à Boca aujourd'hui découvrent un charmant petit village. Tout de suite, ils sont plongés dans le vert des collines, profitent de son agréable climat, de ses belles routes et de ses maisons bien arrangées.
Mais alors, on peut se demander pourquoi tant de nos grands-parents l'ont quitté il y a un siècle, et sont allés bâtir leur vie ailleurs, souvent bien loin ?
Mais à cette époque Boca était loin d'être le village que nous connaissons aujourd'hui ; les vieilles photos et surtout les récits des plus anciens en témoignent.
Ils évoquent une vie très dure : à cette époque les familles nombreuses constituaient l'ossature sociale du village et la terre cultivable était insuffisante pour tous ; or le travail de la terre était la seule ressource pour subvenir aux besoins de la famille.
Les habitants de Boca, comme les Piémontais en général, étaient travailleurs, mais les enfants étaient trop nombreux et le travail du chef de famille ne suffisait pas pour tous. Aussi cherchait-on des débouchés ailleurs.
Celui qui avait appris un métier avait plus de chance d'aller travailler à l'étranger. Cuisinier, menuisier ou professions du bâtiment étaient les métiers les plus pratiqués à Boca.
La décision de partir à l'étranger était souvent prise après avoir entendu les récits d'amis ; on estimait que l'on avait plus de chance de trouver du travail là où là, en se fondant sur des informations qui étaient très rares à arriver à Boca, il y a un siècle. Peu important si celui qui partait de Boca ne parlait que le dialecte de Boca. Comme, il ne parlait pas italien, il ne pouvait pas savoir le français ou l'anglais. La seule chose sure, c'est que chacun pouvait compter sur le réseau tissé par les cousins ou ceux partis du même village, avec un courage difficile à imaginer, se sentant fort, grâce à ce soutien qu'il allait retrouver à l'étranger. Peu importe si les voyages étaient longs et compliqués. La volonté de survivre poussait ses gens sur les trains et les bateaux ou ils rencontraient des gens comme eux, qui avait pour seul bagage la jeunesse et la volonté de travailler, peu importe ou. Ils rêvaient tous de revenir un jour dans leur pays natal un peu moins pauvre pour assurer à leur famille un soutien minimum