Je suis le chevalier Bayard,
 le chevalier sans peur et sans reproche. Le blason de Bayard  Le château des Bayard

Seigneur de Bayard,
Pierre Terrail.

Né au château de Bayard, situé au fond de la vallée de Graisivaudan, commune de Pont Charra, à 6 lieues de Grenoble à la fin de l'année 1475.
Décédé sur les bords de la Sesia le 30/4/1524.
Bayard, tout le monde l'écrit ainsi, sauf quelques auteurs, Bayard lui-même signait Bayart avec T.
Le père de Bayard s'appelait Aymon du Terrail et sa mère Hélayne Allemans-Laval. Son oncle Laurent Alleman, évêque de Grenoble prit soin de son éducation, lui donna quelques notions de latin, lui apprit à lire mais il était tout juste capable d'apposer sa signature au bas d'une lettre. Dans les nouvelles biographies générales de Didot et Hoefer, des temps les plus reculés à nos jours, ils citent : des lettres restées de lui et dont la grâce et la pureté de style sont remarquables prouvant qu'il reçut une éducation distinguée. Qui croire ?
L'évêque lui disait : mon enfant soit noble comme tes ancêtres, comme ton trisaïeul qui fut tué aux pieds du roi Jean, à la bataille de Poitiers, comme ton bisaïeul et ton aïeul qui eurent le même sort, l'un à Azincourt, l'autre à Montlery, et enfin comme ton père qui fut couvert d'honorables blessures en défendant la patrie
Vers 10 ans, en avril 1486, il quitta ses parents pour la cour de Savoie et fut admis parmi les pages de Charles 1er, duc de Savoie, dès le 1er jour, il reçut le surnom peu flatteur de Piquet. Le duc de Savoie le donna libéralement à , (un jour à Lyon, il chevauchait, devant le roi Charles VIII, roi de France, un très rude et bien courant cheval, le roi lui cria 5 ou 6 fois, picque, picque, on appela Pierre Terrail Picquet le page jusqu'à l'âge de 25 ans ou il passa capitaine de gens de pied et alors il prit le nom de Bayard.)
Cavalier Il accompagna Charles VIIII en Italie, il se distingua à Fornoue (1495) ou il captura une des enseignes de l'ennemi, c'est sûrement à cette époque qu'il fut armé chevalier par Charles VIII.
En 1499, il contribua à la conquête du Milanais, fut fait prisonnier par , il avait mis tant d'ardeur à poursuivre l'ennemi en retraite qu'il se trouva encerclé, du fait de sa bravoure Ludovic Sforza (le More) lui rendit sa liberté.
En octobre 1503, Il déploya sa bravoure contre les Espagnols dans le royaume de Naples et défendit seul contre 200 ennemis le pont du Garigliano. Ce haut fait d'armes lui donna comme devise un porc-épic avec cette inscription, viris agminis unus habet
1507, Il réprime la révolte de Gênes.
1509, Il décida de la victoire d'Agnadel.
1510, entrait en guerre aux cotés des Vénitiens contre le roi de France. Dès le début des opérations, près de la Mirandola une tentative d'enlèvement du pape par Bayard faillit réussir.
1512, Fut blessé au siège de Brescia, il reçut un coup de pique dans le haut de la cuisse si violent que le fer resta dans la blessure. Il fut transporté mourant dans la maison d'un gentilhomme de la ville qu'il prit sous sa protection.
1513, Il combattit en Picardie et à la honteuse défaite de Guinegatte, il fut fait prisonnier par les Anglais que pour avoir refusé de fuir avec le reste de l'armée, le rendit sans rançon, après lui avoir offert en vain d'entrer à son service (en fait, il fut rendu sans rançon pour une raison précise, se voyant perdu, il fit prisonnier un capitaine ennemi qui se reposait sous un arbre, il lui prit son épée et un petit moment après lui tendit les 2 épées en se rendant, le cas fut épineux et les 2 rois Henri VIII et François 1er décidèrent sa liberté sans rançon)
1515, Il contribua de manière décisive à la victoire de Marignan et pour lui témoigner son estime, voulut être, par lui, armé chevalier. à cette époque.
1521, Après avoir forcé à lever le siège de Méziéres, il descendit encore 2 ans plus tard en Italie. La 6iéme guerre d'Italie commençait (1521-1526).
1522, Montmorency pénêtre dans Novara ou les espagnols ont atteint le comble de l'horreur en transformant le ventre de leurs prisonniers morts en mangeoires pour leurs chevaux. Ils ont poussé la cruauté jusqu'à dévorer le coeur des Français qu'ils dépecaient encore vivants.
Côté Français, ce n'était pas mieux, les capitaines qui conservaient l'ancien sens de l'honneur, faisaient couper les mains des canonniers et arquebusiers qu'ils firent prisonniers.
Toujours à cet époque, l'armée de Charles Quint était commandée par Prospero Colonna, une armée de 19000 hommes. Les fantassins étaient commandés par le marquis de Pescara et les lanciers allemands par .
1523, Une fois encore, François 1er voulut reconquérir le Milanais, les intrigues de la cour placèrent à la tête de l'armée, qui n'aimait pas Bayard.
1524, Bonnivet donna l'ordre à Bayard d'aller tenir Robecco, bourg de la plaine Lombarde (surement Robecco Sul Naviglio, 5 kms dans le Nord d'Abbiategrasso, grosse base de ravitaillement des Français), Bayard obéit de mauvaise grâce sachant qu'il ne pourrait, en rase campagne soutenir le choc d'une armée nombreuse, sa résistance désespérée ne put compenser le manque d'hommes. La campagne tournait au désastre, déjà l'armée battait en retraite. Bonnivet blessé au bras et craignant de tomber aux mains du abandonna son commandement en faveur du comte de Saint Pol et de Bayard, mais il était trop tard.
Le 30/4/1524, lors de la retraite entre Romagnano et Gattinara traversant la rivière Sesia, Bayard protégeait les débris de l'armée qui se retirait, le visage tourné vers l'ennemi. Jean de Chabannes fut tué puis Bayard reçut dans le flanc droit un projectile (une pierre) qui lui brisa l'épine dorsale, lancé par l'une des du marquis de Pescaire (Pescara), avait, pour cette attaque, inauguré une nouvelle tactique, un arquebusier montait derrière chaque cavalier avec son escopette, petite arquebuse courte et légère suivant certains auteurs au col évasé j'exprime un doute sur cet évasement, d'après des spécialistes d'arquebuses le col évasé ne serait apparu que début 1600(*). (Michaud signale qu'il est blessé par une escopette qui est une demi-arquebuse maniée par un fantassin et portée en croupe par un chevau léger). Il chancela et s'écria : jésus, hélas ! Mon dieu, je suis mort. Puis ayant porté à ses lèvres la poignée de son épée, il commença la récitation du miserere. Ses compagnons le transportèrent sous un arbre et firent cercle autour de lui. Le marquis de Pescaire (Pescara) survint et le fit étendre sur un lit de camp puis tous ses principaux adversaires, y compris le connétable de Bourbon défilèrent devant lui rendant ainsi un dernier hommage au moribond. Le connétable de Bourbon lui dit : ah capitaine Bayard que je suis navré et déplaisant de vous voir en cet état ! Je vous ai toujours aimé et honoré pour la grande prouesse et sagesse qui est en vous ; ah ! Que j'ai grande pitié de vous. Il est probable qu'il ne prononça jamais, contre le connétable, les célèbres paroles qu'on lui prête qui sont celles-ci. Monseigneur, je vous remercie ; il n'y a pas à avoir pitié de moi, qui meurs en homme de bien, servant mon roi ; mais il faut avoir pitié de vous, qui portez les armes contre votre prince, votre patrie, votre serment.
Bayard s'éteignit 2 heures plus tard, vers 10h ce 30/4/1524. (Certains auteurs donnent sa mort le soir à 22h).
Personne ne cite le tireur, à part la biblioteca diocesana della curia di Navarra, avp Boca(atti delle visite pastorali dal 1590 al 1907), luglio 1819, tomo 372, foglio 613/614 (références, d'autres recherches sont en cours) Antonio Del Boca,(Antonius Del Boccae), lombard, enrolé dans les troupes du marquis de Pescara. La Lombardie était un territoire espagnol et de , le duché de Savoie (Plus tard la séparation entre la lombardie et le piémont se fera sur le Tessin (Ticino), cours d'eau entre le lac majeur et le pô). Les vénitiens d'ailleurs refusérent de traverser la Sesia pour poursuivre l'armée française pour la raison qu'il avait pour mission de défendre le milanais avec les espagnols, en traversant la Sesia ils le quittaient), par contre, ils font parler l'auteur du coup d'arquebuse, en voici le récit; (quant celluy qui avoit tiré le coupt de hacquebute sceust que le chevalier Bayard estoit mort par son moyen, si fust moult desolé et triste, si jura et fis serment que jamais ne tireroit n'y tiendroit hacquebute et mauldit plusieurs foys le premier inventeur d'icelle, disant: O malheureulx, comme as tu ainsi faict d'avoir, par ung engin dyabolique, tué le plus noble et vertueulx chevalier de toute chevalerie! O miserable, comme pourray satisfaire envers dieu, avoir tué meschamment un chief digne de conduire une monarchie du monde! O triste desolé, que feras tu au residu de ta vie, quant tu penseras et auras tousjours les vers et remors de conscience d'avoir tué ung si noble chevalier! O espaigne la subtille, oncques par ta subtillité ny cautelle n'as sceu deffaire ny faire prendre fin à ce chevalier, et moy, pouvre creature, qui n'estoys digne luy dire ung seul mot pour luy desplaire, par ung copt à l'aventure, suys cause de la mort d'ung si noble chevalier! Après ces lamentations faictes, delaissa la compaignie des ennemys et depuis ne fust veu entre eulx; et ont dit plusieurs qu'il entra en religion, de deuil et desplaisir qu'il eust d'estre cause de la mort du seigneur Bayard.)
Sa dépouille fut ramenée à la cathédrale de Grenoble puis à l'église du couvent des minimes de la plaine.
Modèle des vertus, de courage, d'honneur militaire, de générosité à l'égard de l'ennemi vaincu, Bayard fut surnommé le chevalier sans peur et sans reproche. Sa vie fut écrite par un de ses compagnons, sans doute son secrétaire, Jacques De Mailles, connu sous le nom de Loyal Serviteur (1527).
En juillet 1822, ses cendres furent transférées en l'église st André de Grenoble (doute de l'authenticité des restes).

Ses amours : Il a eu en Italie vers 1500, une fille naturelle Jeanne Terrail, ses descendants ont prétendu qu'elle était fille de la très belle barbe Trecchi De Cantu (entre Milan et Come), mais on ignore de quelle famille Trecchi elle appartenait. Un an après la mort de son père, Bayard, elle fut mariée à François De Chastelar par les soins de son oncle l'évêque de Glandéves (frère de Bayard).
Ses qualités : Les contemporains disaient de Bayard qu'il avait 3 excellentes qualités d'un général : assaut de bélier, défense de sanglier et fuite du loup.
Portrait de Bayard : Il était de stature haute, droite et grêle d'un visage doux et gracieux, l'oeil noir, le nez traitis, tirant sur l'aquilin ; il portait la barbe rase, son poil était câtain, il avait la charnure fort blanche et fort délicate.
La famille : le seigneur de Pon, fils de la soeur de Bayard, il fut tué devant Pavie en 1525. Il fut fait écuyer du roi après la mort de Bayard. Il était aussi preux aux armes que gentilhomme et si Dieu avait voulu lui prêter vie, il aurait fait un second Bayard.
Gaspard Terrail : cousin de Bayard.
Seigneur de St Quentin : a épousé la nièce de Bayard.

Callamand :du lieu ou Bayard a été tué (1892)
Dionisotti : La Vallesesia ed il commune de Romagno Sesia (310-26)
Poma : Dove more il Bayardo (1923)
Champier : Les gestes ensemble la vie du preux chevalier Bayard (1525)
Pilot : Recherche sur la sépulture de Bayard (1866)
Veyron-Lacroix : Notice sur le mariage du chevalier Bayard(1866)
Morin-Pons : La fille de Bayard (1876)
Prudhomme : Histoire de Pierre Terrail (1879), recherche sur l'emplacement de la tombe de Bayard dans l'église des minimes de la plaine (1890)
Ravanat : Les cendres de Bayard (1892)
Usseglio : Bianca de Montferrato, duchessa di Savoia (1892)
Gauduel : Les restes de Bayard à St André De Grenoble (1892)
Molard : Le carteggio des ambass...de Mantoue (1896)
Des Salles : Bayard a Brescia (1899)
Rochas : Les questions relatives à Bayard (1905)
Le Masson : Les port ? de Bayard (1924)
Chevalier : Bayard, lieutenant général à Grenoble (1926)
Letonnelier : Etude critique sur le Loyal Serviteur (1926).
Documentation inédite sur le transport du corps de Bayard et ses funérailles en 1524 (1941).
Monnet : Bayard et la maison de Savoie (1926)
recherche sur la mère italienne de Bayard (1938)
Monnet C : La dernière campagne de Bayard (Piemont-Lombardie 1521-15424) (1961)
Rousset : Une gloire du Dauphiné : Bayard (1935)
P Ballaguy : Bayard (1935)
Lazare-André Baquillot : Nouvelle histoire du chevalier Bayard (1702)
Guyard De Berville : Histoire de Pierre De Terrail dit le chevalier Bayard (1760)
Dutemps : Eloge de Pierre Du Terrail (1770)
Jean Baptiste Dochier : Eloge historique du chevalier Bayard (1789)
Bucholz : Bayard (1801)
Pillot : Essai historique sur le chevalier Bayard (1816)
Delandine De St Esprit : Histoire de Bayard (1842)
Chorier : Histoire du Dauphiné
Etienne Pasquier : Recherches sur l'histoire de France (livre 6, chapitre 18)
M De Terre-Basse : Histoire de Pierre De Terrail, seigneur de Bayard, recherche généalogique, pièces et lettres inédites (1828)
Dans la biographie Michaud, les livres de Champier et du Loyal Serviteur ne sont que des romans. Symphorien Champier (docteur en médecine) o1472 en lyonnais à St Symphorien Le Chastel, il épouse Marguerite, fille de Terrail Yves, seigneur de Bernin, cousin de Bayard et de Louise de Genost.
C'est un avis personnel, je pense que pour l'âge de Bayard et le récit de la vie de Bayard, Symphorien Champier était bien placé, car faisant partie de la famille, Champier aurait récupéré sûrement beaucoup d'informations à cette époque.



Voici une nouvelle approche inedite de la mort du chevalier Bayard.